LA PENSÉE ECONOMIQUE
Le courant classique
Le Classicisme
La
pensée classique en économie peut se caractériser, de manière
"anachronique",comme articulant une "microéconomie"
classique (théorie des prix : valeur travail, prix de production, gravitation;
théorie de répartition: relation inverse entre salaires et profits) et une
"macroéconomie" classique (loi de Say et neutralité de la monnaie),
fondant une vision du capitalisme et une doctrine (libéralisme et
libre-échangisme).
On
distingue trois figures emblématiques du courant classique: Adam Smith
(1723-1790), Jean-Baptiste Say (1767-1832) et David Ricardo (1772-1823)
Son
œuvre principale, Recherches sur la nature et les causes de la richesse
des nations (1776), est considérée comme l'ouvrage fondateur de la
doctrine libérale.
Selon
Smith, l'économie est régie selon le principe de régulation automatique qu'il
nomme la "main invisible". Dans une économie de marché, la
concurrence guide l'activité de chaque agent économique vers la meilleure
situation possible pour tous. En recherchant son propre intérêt, l'individu
contribue à l'intérêt général.
De
la "main invisible" découle le principe du "laisser-faire,
laisser passer" : c'est le marché, seul, qui doit réguler l'activité
économique.
L'Etat
ne doit intervenir que pour assurer le respect des règles de la
concurrence.
II.
Jean-Baptiste
Say (1767-1832)
Principale économiste classique français, il publie en 1803 son ouvrage le plus célèbre, Traité d'économie politique. J.B. Say est principalement connu pour sa loi des débouchés, selon laquelle "la production ouvre des débouchés aux produits".
La loi
de Say s'applique au niveau d'une économie globale où l'ensemble de la
production trouve acquéreur. Say rejette donc la possibilité d'une crise de
surproduction. L'offre globale d'une économie ne peut pas être supérieure à la
demande globale.
La loi
des débouchés de Say peut être reformulée ainsi: " les produits
s'échangent contre des produits". Dans ce raisonnement, la monnaie n'est
qu'un intermédiaire entre un vendeur et un acheteur. L'intégralité des revenus
est consommée.
Selon
Say, la monnaie est un "voile" sur l'économie. Toute
personne en possession de revenus sous forme de monnaie cherche à s'en défaire
pour acquérir de nouveaux biens. La monnaie est alors perçue comme un simple
moyen.
Auteur
des Principes de l'économie politique et de l'impôt (1817),
cet économiste classique anglais se base sur la lecture de Smith pour en
élaborer une critique et développer son point de vue.
Selon
Ricardo, l'accroissement de la production réside dans l'augmentation de la
population et dans l'augmentation des connaissances pratiques et de
l'efficacité des machines. Ainsi, une hausse de la population a pour
conséquence une hausse des prix (du blé), une hausse de la rente financière et
une baisse du taux de profit. Les entreprises n'ont alors plus intérêt à
augmenter leurs productions. La croissance est alors bloquée. Ricardo appelle
cette situation "l'état stationnaire".
En
conclusion, les quatre idées principales de la théorie classique sont :
·
L’individualisme :
chaque individu cherche à satisfaire son intérêt personnel en s’appuyant sur la
propriété privée.
·
La liberté économique : la régulation
économique se fait par le marché et l’intervention de l’état doit être minimale
(état gendarme). Il assure
la fonction régalienne c'est-à-dire police, justice, armée.
·
L’équilibre économique: se réalise par
le marché grâce aux ajustements de prix. Laisser chaque individu choisir par
lui-même « théorie de la main invisible ».
·
L’équilibre général : l’Homme est rationnel
et son calcul lui permet d’arriver à l’équilibre. L’équilibre existe sur chaque
marché donc il est général.
ENS-LYON.
ENS-LYON.