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Hélicoptère monétaire

L'Hélicoptère monétaire est un type de politique monétaire consistant, pour une banque centrale, à créer de la monnaie et de la distribuer directement aux citoyens, à la manière d'un dividende citoyen. L'idée est devenue célèbre grâce à l'économiste américain Milton Friedman en 1969. À partir de 2012, certains économistes ont rebaptisé l'idée « quantitative easing pour le peuple »


De façon plus générale, on parle d'hélicoptère monétaire à propos de toute augmentation de la dépense publique – ou de baisse des impôts – qui n'aurait pas pour contrepartie une augmentation de l'endettement de l'État. Formellement, la situation est semblable à une monétisation de dette par la banque centrale : le gouvernement émettrait des bons du Trésor pour financer une relance budgétaire, bons qui seraient achetés par la banque centrale, qui s'empresserait de les "annuler" (rayer de ses comptes). À la différence de ce qui se passe avec le "quantitative easing", la nouvelle monnaie créée (de fait, par le Trésor) ne serait plus confinée au seul marché interbancaire – dont le taux d'intérêt ne serait donc pas affecté. La quantité de monnaie banque centrale, la base monétaire, ne serait donc pas modifiée - sauf, peut-être, en ce qui concerne les espèces, qui en sont une faible partie. Si elle voulait, par exemple, remonter son taux directeur, la tâche de la banque centrale serait facilitée, la base monétaire qu'elle chercherait à diminuer dans ce but serait plus restreinte que dans le cas du "quantitative easing" - qui se traduit par une augmentation de cette base (achat de titres).

Si l'hélicoptère monétaire se traduit par une hausse des dépenses publiques – ou par une baisse d'impôts – on peut considérer qu'il relève d'une coordination entre la politique budgétaire et monétaire, l'initiative de l'opération étant du ressort du gouvernement avec l'accord explicite ou implicite que la banque centrale achètera et annulera les bons du trésor. Si cette opération en revanche est menée de l'initiative même de la banque centrale, et sans transferts de fonds au budget du gouvernement (la banque centrale verse directement l'argent sur les comptes bancaires des citoyens), on peut alors considérer qu'il s'agit d'une pure opération de politique monétaire.